Église Saint Léger
L’église, entourée du cimetière communal, est une hallekerque à trois nefs en briques blondes, bâtie au XVIIe siècle, mais agrandie en 1894 d’une quatrième travée et d’un chœur allongé. La hallekerque a été construite dans le prolongement de la tour porche du XVIe siècle.
Dans le soubassement de l’église, se retrouvent les grès ferrugineux d’une église ancienne. Le 31 mai 1940, lors de l’encerclement des troupes britanniques à Dunkerque, des obus ont gravement endommagé le clocher dont la flèche s’effondra, entraînant la chute de la cloche Saint-Maur (1,4t.), la destruction de l’orgue et de la tribune, ainsi que du toit des deux premières travées de l’église. Restée à ciel ouvert pendant une quinzaine d’années, l’église perdit ses lambris ainsi que l’escalier et l’abat-voix de la chaire. Les trois chœurs furent sauvegardés. L’église ne fut rendue au culte qu’en 1957, l’intérieur a été totalement restauré de 1996 à 2002.


Caractéristiques du mobilier
1. Maître autel
Au fond du chœur, le maître autel, XVIIIe siècle, en forme de tombeau, est en bois peint faux-marbre. Le devant d’autel est orné d’une guirlande dorée soutenant un médaillon avec l’agneau mystique sur le livre aux sept sceaux. Encadrés par des gradins à chandeliers, se superposent au centre de la table d’autel, le tabernacle et une exposition tournante à trois décors : une porte bombée pour les jours ordinaires, une niche Louis XV pour fêter un saint, une niche couverte de miroirs pour mettre l’ostensoir en valeur. Deux anges adorateurs sculptés encadrent cet ensemble qu’une croix incrustée de miroirs et de rayons dorés vient surmonter. De chaque côté de l’autel, une niche abrite un reliquaire de procession : Saint Gilles d’un côté et Saint Liévin de l’autre.
2. Les stalles
L’entrée du chœur est encadrée par des stalles bi-places du XVIIIe siècle, dont le dosseret est orné d’angelots. Ceux du centre soutiennent un médaillon évoquant la musique sacrée : David et sa harpe d’un côté, le pape Grégoire de l’autre. Les quatre angelots portent chacun un symbole d’une vertu cardinale : un livre (la prudence), un objet ovoïde (sans doute la force), une coupe (la tempérance) ; le geste du quatrième permet de penser qu’il portait la balance de la justice. La justice est peut-être suggérée dans le geste du quatrième s’il portait une balance ?
Les retables
Les vaisseaux latéraux se terminent par un mur plat sur lequel est fixé un retable, copie de ceux construits en 1701 pour les nefs latérales de l’abbaye bénédictine de Bergues : tableau avec statue encadré par deux pilastres se chevauchant pour donner un effet de profondeur. Les pilastres soutiennent une corniche avec quatre socles pour des pots à feu qui n’ont pas été installée faute de hauteur libre.
3. Le retable nord
Il est consacré, selon la tradition, à la Vierge Marie. Le tableau est orné de nuées, de rayons dorés et d’angelots, signifiant que la Vierge, dont la statue occupe le centre, est dans la gloire du ciel. Cette statue en bois de tilleul, fut exécutée après la Révolution. Marie porte l’enfant Jésus qui ouvre les bras. En-dessous du socle de la statue un médaillon bombée porte le monogramme AMR (Ave Maria Régina). Au-dessus de la statue, une nuée entoure la colombe de l’Esprit-Saint. En bas et en haut du tableau, une paire d’angelots invite le fidèle à lever son regard. Ce retable a été restauré en 1999 : la peinture marron est devenue une teinte acajou, la peinture blanche de la statue est devenue un blanc satiné faux marbre, le jaune a été repris à la feuille d’or.
4. Le retable sud
Le plus souvent consacré au saint patron de l’église, ici, il est dédié à Saint Léger, évêque d’Autun à l’époque mérovingienne. Sa structure est identique à celui de la Vierge. Il a été restauré en 2002. Le restaurateur a pris parti de reprendre la couleur de la couche la plus profonde : blanc et bleu avec quelques décors dorés à la feuille ; statue et angelots blanc cassé de bleu, bleu foncé pour la nuée de l’Esprit de Dieu, avec une colombe blanche à pattes rouges.
5. La cloche Saint-Maur de l’abbaye Saint Winoc
Coulée à Lille en 1700, elle est remarquable par son décor : blasons en relief aux armes de l’abbaye et de l’abbé, danse macabre et dédicace inscrite dans une portée musicale à trois lignes.
6. Le triptyque
De dévotion familiale, il fut peint en Flandre au début du XVIIe siècle. Le panneau central du triptyque (inspiré d’une gravure d’un traité de la charité chrétienne de 1578), représente Dieu le Père dans les cieux qui regarde la scène centrale où dans une fontaine de jardin, le Christ détaché de la croix mêle son sang au lait maternel de Marie. La fontaine s’écoule sur le sol d’où émergent à mi-corps deux jeunes hommes et une jeune femme, entourés de flammes : représentation des âmes du purgatoire (pouvant bénéficier du sang versé par le Christ pour la rémission des péchés et de l’intercession de la Vierge Marie). Sur les volets sont peints les orants (leurs parents ?) et derrière eux leur saint patron, ce qui nous donne leurs prénoms : Pierre et Anne. Sur les revers des volets est peinte une Annonciation.

7. L’orgue
L’orgue en service actuellement, n’a pas de buffet décoratif. Il a été commandé en 1958 aux ateliers Gonzalez à Chatillon (Hauts de Seine)
8. La table de communion
Elle a été réalisée en chêne par les ateliers Colleson, sculpteurs à Wormhout et fut mise en place en 1895. Entre les piliers sculptés, le décor des panneaux ajourés évoque l’Eucharistie (épis de blé, grappes de raisin, calices, pélican, l’agneau et l’ostensoir. Elle a retrouvé sa place initiale, après remise en état, le 30 mars 2023. Un des panneaux a été placé sur le devant de l’autel.
Saint Léger
(615-678)
La Vie de Saint Léger, écrite au Xe ou XIe siècles, probablement à Autun, est l’un des plus anciens textes de la littérature française ; c’et une complainte en vers sur la vie et le martyr du saint qui a largement contribué à sa popularité.
THEO, L’encyclopédie catholique pour tous, p. 93 Droguet et Ardant Fayard :
Saint Léger, fils d’une famille noble franque, nommé Leugar (Léodegardus en latin) naît en Austrasie en 615.
En 650, il prend l’habit monastique à l’abbaye de Saint-Maixent et en est bientôt élu abbé en 653 (?).
En 656 il est appelé à la cour mérovingienne par la veuve de Clovis II en tant que précepteur des enfants royaux. Il est chargé de responsabilités administratives par la reine régente : il fait ainsi abolir l’esclavage des populations gauloises.
En 675, il est nommé évêque d’Autun, assiégé en 676, l’évêque se livre pour sauver la population.
En Flandre française Saint Léger est un saint guérisseur invoqué pour les maladies des yeux.
Article réalisé par l’Association Retables de Flandre.

